La plupart des personnes voudraient croire aux contes de fées pour oublier leur vie bien trop difficiles à leur goût. Ainsi, quand ils voient des gens comme Angel, ils pensent que sa vie n’est que perfection, car après tout, elle est bien plus riche que lequel d’entre eux réunis, que pourrait-elle vouloir d’autre ? N’a-t-elle pas tout ce qu’elle désire, et bien plus encore ? Mais parfois, lorsque l’on gratte un peu la surface, on se rend compte que tout n’est pas aussi parfait que cela semble être, et que comme le dit si bien le proverbe, l’argent ne fait pas le bonheur. Mais la situation de la jeune femme n’avait rien de bien surprenant, comment sa famille ne pouvait être qu’heureuse, alors qu’à la base, l’union de ses parents n’était rien d’autre qu’un mariage arrangé, comme dans beaucoup de famille aussi fortunée. Les patriarches des Winston et des Johnson étant amis depuis l’université, ne pouvaient que de rêver d’unir leur enfant respectif ensemble, surtout quand on songeait au coup de marketing que cela allait faire. Que pouvait envisager de mieux Edward que d’épouser la célèbre top model, dont chaque faits étaient relatés dans les journaux. Et l’effet escompté ne s’est pas fait attendre, les entreprises Winston ont vu leur renommé exploser, si bien qu’Edward a du augmenter le nombre de ses voyages d’affaires. Ce qui n’a pas semblé beaucoup déranger Elisabeth, qui passait son temps sur les plus grands podiums, jusqu’à ce que la Belle tombe enceinte. Et à partir de ce moment là, elle a vu sa vie voler en éclat. Car quoi de plus dramatique pour une mannequin qui mise tout sur sa carrière d’avoir un enfant, déformant ce corps si parfait qui faisait vendre, et la condamnant à rester chez elle pour l’élever ? Ça a été tout au moins le résonnement de la jeune femme, qui n’a jamais pu retrouver sa place une fois que Sasha fut née. S’en suivit une longue dépression, si bien que pendant les trois premières années de sa vie, Liz fut incapable de s’occuper de sa fille, et de toutes façons, elle aurait refusé. N’y avait-il pas des bonnes pour cela ? Edward étant constamment en déplacement, il ne s’est occupé que d’engager le personnel adéquat pour sa vie, ce qui était déjà bien. Angel a donc grandit à New York, à Manhattan pour être plus précis, dans un luxe qui pourtant ne l’a jamais satisfaite. Supportant mal le fait d’avoir des gouvernantes en substitut de mère, la jeune fille a rapidement appris à se débrouiller seule, devenant même douée en cours dès son entrée dans la meilleure école privée de la ville, au plus grand étonnement de tous. Mais quoi de plus normale, pour une fillette qui voulait obtenir l’attention d’une mère, qui ne voyait qu’un fardeau à la place de sa fille. Elizabeth monta sa propre agence de mannequinat, Angel n’ayant que dix ans à l’époque, ce qui lui donna une raison de plus de s’éloigner de la demeure familiale, qui n’était rien d’autre qu’un somptueux appartement donnant sur Central Park. Mais la jeune enfant entra bien trop tôt dans le monde des adultes, comprenant alors les véritables enjeux qu’apportait son statut social, auquel elle porta atteinte à la réputation de sa famille lors d’un simple jeu d’enfant qui tourna mal. Même si elle ne souvient plus de la cause exacte, Angel n’a certainement pas oublié encore aujourd’hui la manière des plus violentes dont son père a eu de lui expliquer les règles, dans ce monde sans scrupule qui ne faisait que guetter la chute des gens de la haute bourgeoisie. Depuis ce jour, la jeune femme devint la petite fille parfaite, qui faisait la fierté de ses parents. Mais tout cela n’était qu’apparence, comme toujours, et elle n’avait que douze ans. Pour ceux qui connaissait Angel, ils se retrouvaient vite fascinés devant sa manière de jouer avec son image, parvenant à se faire aimer aussi bien que détester, pour peu qu’elle l’ait décidé. Poursuivant ainsi sa scolarité sans encombre, c’est au lycée que les choses commencèrent à se compliquer quelque peu, lorsque la jeune fille put enfin voir la puissance qu’apportait son argent. Dans ce genre de cas, il est toujours difficile de faire les bons choix, et encore plus de choisir le bon entourage. Angel a fit l’erreur si courante de s’attacher à la mauvaise personne, si bien que jusqu’à ses dix sept ans, sa vie fut des plus mouvementées. De l’argent qui partait en fumée, des journées qui manquaient de peu de tourner en drame, mais pourtant, la jeune femme finit par tout plaquer, après une ultime trahison de son prétendu ami. Quittant cette vie aussi vite qu’elle y était entrée, Angel n’eut aucun mal à valider son diplôme. Contre toute attente, le petit Ange partit quelques semaines plus tard en Europe, où elle s’octroya une année sabbatique, et où elle put enfin profiter de sa jeunesse, cumulant les fêtes et la débauche, tout en restant fidèle à elle même. Jeu aussi bien dangereux qu’osé, mais cela ne lui posa aucun problème. Angel rentra aux Etats Unis pour ses vingt ans, un peu avant d’intégrer Yale, université prestigieuse qui avait accueilli son père, son grand père, et probablement d’autres générations de sa famille. Guère passionnée par ce qui l’attendait, la jeune femme se voit cependant obligée de suivre des études de marketing et de management, puisqu’elle est destinée à prendre la succession des Entreprises Winston. Destin peu glorieux à son goût, mais qui semble tracé d’avance pour elle.